Français,

Peuple honnête, plein de jeunesse, plein de ma jeunesse et de ma grâce,

Les eaux du ciel, tu n’en es point intimidé,

Tu n’en es point embarrassé, les eaux du ciel tu les détournes.

Les jours mauvais pleuvent et pleuvent, ils ne te corrompent point.

Au contraire, peuple qui assainis tout,

France, ma fille aînée,

Les jours mauvais tu n’en fais point des corruptions et des pestilences,

Des eaux corrompues, des eaux mortes,

Les jours mauvais, tu n’en fais point des mortes eaux,

Toute glaireuses

Mais jardinier, peuple jardinier, tu en fais ces beaux ruisselets d’eau vive

Qui arrosent les plus beaux jardins

Qu’il n’y ait jamais eu au monde,

Qui arrosent les jardins de ma grâce, les éternels jardins.

Moi je sais, dit Dieu, jusqu’où un français peut se taire

Sans rompre l’alignement,

Je sais jusqu’où un français peut ne pas rompre une ordonnance.

Et ce qu’ils souffrent en dedans et jusqu’où,

Quelles épreuves ils portent, sans bouger d’une ligne,

Comme un beau pont, comme une belle voûte bien juste,

Quels sacrifices ils m’apportent, (en secret), nul sacrifice n’est si profond Qu’un labour français.

Une eau pure, une eau saine, une eau courante monte

Dans les tiges de la loi du Pain,

Une eau saine, une eau courante monte, une eau rare

Dans les sarments de la loi du Vin,

Une eau lorraine, une eau française monte dans le bourgeonnement De l’une et l’autre loi.

Français, dit Dieu, c’est vous qui avez inventé ces beaux jardins des âmes. Je sais quelles fleurs merveilleuses croissent dans vos mystérieux jardins,

Je sais quelles épreuves infatigables vous portez,

Je sais quelles fleurs et quels fruits vous m’apportez en secret, C’est vous qui avez inventé le jardin, Les autres ne font que des horreurs.

Vous êtes celui qui dessine le jardin du Roi.

Aussi je vous le dis en vérité, c’est vous qui serez mes jardiniers devant Dieu,

C’est vous qui dessinerez mes jardins de Paradis.

Extraits du porche de la deuxième vertu
(Dieu parle à la France, sa fille aînée)