Pour comprendre nos angoisses, pour compatir à nos douleurs, il faut un cœur qui ait souffert. Pour obtenir notre pardon, il faut une âme innocente. Pour avoir à s’occuper des besoins de tous, il faut être exempt de toutes dettes, pur de toute tache. Pour consoler, pour sécher les larmes des petits enfants, il faut être Mère. Pour dispenser les grâces et les bienfaits du Ciel, il faut être Reine. Pour donner à tous, pour les aider tous, il faut avoir dans les mains la clé des trésors de Dieu. C’est ce que fait la très Sainte Vierge : Elle est pure, immaculée et sans tache, elle est Mère, elle a aimé, elle a souffert plus que tous, elle n’a aucune dette à satisfaire à la Divine Justice : elle est Reine, elle puise à son gré dans le trésor divin.

Tous les biens spirituels et même temporels que nous recevons passent par les mains libérales de la très Sainte Vierge. Elle n’en n’est pas le possesseur mais la dépositaire et la distributrice : elle les obtient de «  Celui qui est » et à qui tout appartient .

Plus un saint a pratiqué de vertus, plus il les a pratiquées parfaitement, plus son pouvoir est grand dans le ciel.

Or la Sainte Vierge a pratiqué toutes les vertus, elle les a pratiquées avec un degré de perfection que notre petitesse ne saurait mesurer, que notre fragilité ne saurait atteindre. Elle a connu toutes les difficultés de la vie, toutes les angoisses du lendemain, toutes les souffrances, nul après Jésus n’a autant souffert autant qu’elle.

Elle eût moins souffert si elle était morte avec son Fils, mais il faut qu’elle le voit agoniser, il faut qu’elle le voit mourir et qu’elle vive. Elle est Sainte et plus que sainte. Elle est Martyre et plus que martyre. Elle en est la Reine… Elle est la Mère du Tout-Puissant, elle en partage toute la Gloire, elle participe à son gouvernement divin. C’est pourquoi tous les cris, toutes les supplications, toutes les louanges qui montent de la Terre vers Dieu, passent par Marie, de Marie à Jésus et de Jésus au Père. En retour , toutes les grâces obtenues passent du Père au Fils, du Fils à sa Sainte Mère, et par elle à celuiqui prie. Ce n’est pas spécialement quelques âmes que Marie protège, elle vient au secours de tous les humains. La sainte Vierge a tout pouvoir sur le Cœur de Dieu, c’est donc toute sa famille humaine qu’elle protège, qu’elle console, qu’elle guérit qu’elle encourage, qu’elle éclaire, qu’elle soutient, qu’elle veut sauver. Mère de miséricorde, elle imite le Père de toutes les miséricordes et nous aide même sans être priée.

Allons donc à Marie ! Puisqu’elle est notre Mère, la nôtre à chacun. Allons à Elle, puisqu’Elle est l’universelle médiatrice entre Dieu et nous. Ah ! nous savions nous faire bien petits ! Si nous avions tourner nos regards et nos cœurs vers Celle qui nous aime tant.

Que de belles vertus. Que de bons conseils cette humble Vierge, cette tendre Mère, cette noble Reine nous apprendrait sur les avantages de l’humilité, les exigences de la charité, la sagesse de l’obéissance, les douceurs de l’abandon à Dieu, les joies de la confiance.

Si la Jeune fille savait  se blottir auprès d’elle pour abriter sa pureté, le coupable se jeter dans ses bras pour chercher un refuge et échapper aux châtiments, si le malade lui apportait ses plaies à panser, l’enfant son innocence à protéger, l’indigent sa misère  à secourir, l’affligé ses douleurs à consoler le vieillard et l’orphelin leurs cœurs à réchauffer, leurs larmes à sécher, la vie serait moins triste parce que profondément chrétienne.

Essayons donc de nous faire petits, tout petits auprès de Marie notre Mère  quand on souffre, quand on pleure, quand on est seul et bien triste, ce n’est pas vraiment difficile de se faire tout petit, on a tant besoin de secours, on a tant besoin de sentir une maman auprès de soi ! Et qui donc ne souffre pas ? Qui donc ne pleure pas ? Qui donc ne tremble pas quelquefois sur la terre ? Qui donc n’a pas besoin de se faire consoler, de se faire pardonner, de se faire aimer, de se faire guérir ?

Oh ! oui, apprenons à nous faire bien petits et à ne rien faire sans le conseil, sans le secours, sans l’inspiration  et le consentement de notre Reine chérie ! Qu’Elle soit toute notre confiance et toute notre espérance en Dieu.

Elle est Mère, et comme  Mère, elle est d’autant plus empressée à voler au secours de son enfant qu’il implore son aide avec plus de confiance et plus d’amour.

Si des grâces temporelles nous sont nécessaires, elle nous les obtiendra, à la seule condition cependant qu’elles se rattachent à la vie surnaturelle, c’est-à-dire à la Gloire de Dieu et au salut des âmes. Ne demandons pas des choses qui ne peuvent ni glorifier Dieu ni être salutaires à notre prochain, ni nous mener au ciel. 

 

 La belle mission de Marie est d’amener à Jésus tous ceux qui vont à elle.

Faisons-nous bien petits et bien petits dans les bras de notre Mère bien-aimée, plaçons-nous tout près d’elle, elle nous apprendra notre devoir, elle nous dira que notre devoir et tout notre devoir de chrétien est de ressembler à Jésus et qu’il n’y a toujours en tout temps, en tout lieu qu’une manière de lui ressembler : se renoncer à soi-même, prendre sa croix et le suivre.

Mais elle nous dira aussi ce qu’elle sait par expérience : c’est qu’avec  Jésus, se renoncer, prendre sa  croix et le suivre en la portant, ce n’est pas mettre des boulets à ses pieds, mais des ailes à son cœur, de la joie du bonheur, du ciel dans sa vie. C’est monter, c’est se rapprocher de Dieu pas à pas . Elle nous dira que la croix se fait de jour en jour plus légère, plus aimée quand on la porte en se sanctifiant.