Maman,

 

        J’ai eu la joie de commenter la première partie de “ votre secret ” révélé par le Saint Esprit à votre très dévoué Saint Louis-Marie Grignon de Montfort.

Déjà, nous avons annoncé que le cœur du secret consistait en une dévotion où toutes choses sans exception étaient à faire “ AVEC VOUS, EN VOUS,  PAR VOUS ET POUR VOUS ”, la grande difficulté étant de rendre une âme intérieurement dépendante de Vous et par Vous de Jésus.

          Il faut pour y parvenir, renoncer à soi-même, à ses vues et s’anéantir devant Dieu.

          Il faut, comme un instrument, se mettre entre vos mains pour que vous agissiez en nous, de nous et pour nous comme bon vous semblera pour la plus grande gloire de Dieu votre Fils et par votre Fils pour la plus grande gloire du Père.

                   Et d’abord “ vivre sans cesse, en continu, sans interruption“ AVEC MARIE .” Avec vous, Maman, ne plus se quitter, être en communion permanente de pensée et de proximité – vivre avec le regard sur Vous ma main près de votre main !

Ensuite et c’est encore plus fort, vivre “ EN MARIE ”. En Vous, Maman, le plus près possible de votre cœur, blotti en votre sein comme un enfant dans le sein de sa mère – à l’abri de tous les événements, problèmes et soucis ou plus exactement, refusant d’en prendre ou d’en tenir compte – en s’en remettant à Vous, tout à Vous, rien qu’à Vous, comme protégé de tous vents et marées, c’est se mettre en sûreté dans “ la Tour de David ” – C’est prier en vous, recevoir Jésus dans la Communion en Vous et faire toutes actions en Vous – sans risque des ennemis.

 

                 Il ne faut plus rien faire, ne plus rien entreprendre, ne plus vivre que “ PAR MARIE. ”. Il faut, Maman, que nous vous abandonnions notre volonté, nos idées propres, nos sentiments pour n’agir que par Vous, inspirés, conduits, guidés, éclairés exclusivement par Vous afin que notre route, notre chemin, notre course ici-bas soient votre route, votre chemin, votre course – et que nos actions, nos journées tout entières soient vos actions, vos journées : comme si Maman, nous étions votre prolongement sur la Terre, dans le rôle sublime d’un mandataire agissant pour la Reine du Ciel et de la Terre, notre mandante !

 

              Il faut enfin faire tout cela, toutes ces choses “  POUR MARIE ”, pour votre profit qui est le profit de Dieu, pour votre gloire qui prépare et publie la Gloire de Jésus, que nous répétions sans cesse avec un incendie dans l’âme : “  ô chère Maîtresse, c’est pour Vous que je vais ici ou là, que je fais ceci ou cela, que je souffre cette peine ou cette injure ! ”

    

             Si nous sommes fidèles à tout ce qui précède : “ AVEC, EN,  PAR, POUR MARIE. ”, nous trouverons tant de richesses et de grâces que nous serons remplis d’allégresse et de pur amour ! Pensez donc ! vivre dans le sein de Marie où Dieu se complaît mieux qu’en tout autre lieu puisqu’Il y a mis son Trône !

      

             Alors, Maman, votre âme deviendra mon âme et vous en deviendrez la Reine pour y faire des merveilles, ces merveilles inconnues des savants et des orgueilleux.

 

           Amis de Notre-Dame de France et des Vierges pèlerines, qui voulez aimer Marie “ de la belle manière ”, embrassez de tout votre cœur cette sublime dévotion et faîtes de ce secret l’unique chant de votre âme, pour ne respirer que feu et flammes pour la tendre Souveraine que Dieu vous a choisie. En retour, Elle deviendra votre Avocate auprès de Jésus-Christ, Elle éclairera votre esprit par sa pure foi, Elle approfondira votre cœur par son humilité, Elle l’élargira et l’embrasera par sa charité, Elle le purifiera par sa pureté, Elle l’anoblira et l’agrandira par sa maternité.

 

          Ensemble, témoignons à Jésus notre reconnaissance de la grâce qu’Il nous a  faite de nous donner à sa Sainte Mère. Sans Elle, ne serions-nous pas infailliblement perdus ? N’est Elle pas nécessaire pour regarder Jésus, Lui parler, Le prier, L’approcher et Lui plaire, nécessaire pour sauver notre âme et celle des autres, nécessaire pour faire sa sainte volonté et en tout publier sa gloire. Marie est en nous, oh, quel trésor ! oh, quelle consolation !

      

         En conclusion, faisons chacun cette prière :

“ Mon cher Jésus, je ne suis pas encore “ tout à Marie ”. Si je ne me suis pas complètement donné à Elle, selon vos désirs, je le fais maintenant comme Vous voulez que je le fasse et si Vous voyez en mon âme et mon corps quelque chose qui n’appartienne à cette auguste Princesse, privez m’en, puisque n’étant pas à Marie, cette chose serait indigne de Vous.

O Saint Esprit ! accordez moi toutes ces grâces et plantez, arrosez et cultivez en mon âme l’aimable Marie qui est l’Arbre de vie véritable. O Saint Esprit ! donnez-moi une grande dévotion et un grand penchant vers votre divine épouse, un grand appui sur son sein maternel et un recours continuel à sa miséricorde afin que, par Elle, vous formiez en moi, Jésus-Christ, mon unique fin et mon Dieu ! ”

 

        Maman, voilà révélé votre beau secret. C’est un secret inconnu de presque tout le monde, “  un trésor caché ” dans le champ de votre cœur. Par le Saint Esprit dont Vous êtes la divine épouse, plantez le dans l’âme de tous vos enfants pour qu’ils n’aient point d’autre esprit que le vôtre pour connaître Jésus et n’aient point d’autre âme que la vôtre pour Le louer et Le glorifier et n’aient point d’autre cœur que le vôtre pour aimer Dieu d’un amour pur et ardent comme Vous.

      

        Maman, en terminant ces lignes très inspirées par les écrits de Saint Louis-Marie Grignon de Montfort, je rends grâce pour tout ce que Vous avez fait sur la Terre lorsque Vous y viviez. Je rends grâce à Dieu pour tout ce que Vous faîtes à présent dans le Ciel. Je rends grâce à Dieu pour tout ce que Vous faîtes en l’âme de chacun de vos enfants et dans la mienne afin qu’il n’y ait que Vous à glorifier pleinement Jésus en eux et en moi pendant le temps et l’éternité.

                                                

                                                                   Ainsi soit-il ! 

O tendre et douce Maman, qu’il est grand et généreux votre secret !

                                  Je vous aime et tous nous vous aimons.                              

                                               Ave Maria

                                                                     Edmond Fricoteaux