« Je vous salue Marie…

Je vous salue Bernard ! »

        La Très Sainte Vierge n’est ni muette, ni figée, quand on la salue. Elle s’active pour nous répondre, Elle se mobilise et mobilise autour d’Elle pour exaucer notre prière.

       Mais savons-nous la saluer ? Avons-nous conscience de son écoute attentive, de sa proximité immédiate, de sa présence effective? Sommes- nous informés du bonheur que ces mots produisent sur son cœur : « Je vous salue, Marie. »

      On dit de l’Ave Maria que c’est la salutation la plus belle et la plus agréable à Marie. N’a-t-elle pas déclaré aux quatre petites filles de L’Ile Bouchard, le décembre 1947 « Chantez-moi le Je vous salue, Marie, cette prière que j’aime tant ! »

      Les Saints ont employé des comparaisons si belles, qu’au risque de me répéter, je me dois de les rappeler :

     « L’Ave Maria est l’ennemi du diable, le marteau qui l’écrase, la sanctification de l’âme, la joie des anges, la mélodie des prédestinés, le cantique du Nouveau Testament, le Plaisir de Marie, et la gloire de la Très Sainte Trinité. L’Ave Maria est une prière embaumée qui entoure le trône de la Vierge et parfume ses mains comme la fumée d’un encens, c’est une rosée céleste qui rend l’âme féconde, c’est un baiser chaste et amoureux que l’on donne à Marie, c’est une rose vermeille qu’on lui présente, c’est une perle précieuse qu’on lui offre, c’est un coup d’ambroisie et de nectar divin qu’on lui donne ! »

   Avec quelle joie, Jésus n’a-t-il pas prononcé et prononce encore ces mots : « Je vous salue Marie »

           Avec quel amour le Père éternel les a prononcés quand sa Fille incomparable est entrée au Ciel, en corps et âme pour .y être couronnée : « Je vous salue Marie. »

            Est-il possible de préciser quel mariage d’Amour a offert l’ ESPRIT-SAINT à son épouse bien-aimée et très pure, en lui adressant la salutation la plus délicate : « Je Vous salue, Marie » après que l’Archange Gabriel, la lui eut adressée, de la façon la plus digne.

         Et, depuis tous les jours, dans le plus haut des cieux, tous les anges lui offrent incessamment, millions de millions de fois, la même salutation : Ave Maria, en se prosternant devant elle et en lui demandant pour grâce de les honorer de quelques-uns de ces commandements.

        Saint Louis-Marie Grignion de Montfort n’hésite pas à écrire : « Que le salut du monde ayant commencé par l’Ave Maria, le salut de chacun en particulier, est attaché à cette prière; que c’est cette prière qui a fait porter à la terre séchée et stérile le fruit de vie, et que c’est encore cette prière qui doit faire germer dans nos âmes la parole de Dieu et que l’âme qui n’est pas arrosée par cette rosée céleste ne porte pas de fruit et ne donne que des ronces et des épines ! »

        Saint Louis Marie-Grignion de Montfort ajoute encore : « Que la Très Sainte Trinité révéla au bienheureux Alain de la Roche qu’un signe probable de la damnation éternelle est d’avoir de l’aversion, de la tiédeur et de la négligence à dire la salutation évangélique qui a conduit à sauver le monde. »

       Peu de chrétiens, bien qu’éclairés, connaissent le prix, le mérite, l’excellence et la nécessite de l’Ave Maria que je viens d’avoir grande joie de rappeler.

  Car Tendre et Belle Immaculée, Mère de Dieu et Mère des Hommes :

– Par l’Ave Maria, Vous nous donnez de connaître les désirs les plus beaux,

– Par l’Ave Maria, comme la colonne lumineuse qui conduisait le peuple de Dieu dans le désert, je vous vois resplendir et nous montrer le chemin du Ciel dont Vous êtes la porte.

– Répondant à l’Ave Maria, tonique, humble, ou chevrotant, je Vous vois penchée, compatissante sur nos pauvres misères ; je Vous vois tel un médecin qui passe, empressée de soigner les plaies des esprits et des corps.

      Vous êtes grande, Maman!

       Car Jésus vous a donné trous ses mérites et que le Père fait passer toutes grâces par votre intermédiaire, ces grâces que Vous donnez â ceux qui, avec confiance, Vous disent : «  Je vous salue, Marie. »

   Simple est le remède à tous nos maux : « Je vous salue, Marie ! »

Simple est l’offrande que nous pouvons faire pour nos fières : « Je vous salue, Marie ! »

Simple est le bonheur de donner et de recevoir, d’aimer et d’être aimé : « Je vous salue, Marie ! »

Pour ma part, Maman chérie, je veux encore et le demande à Dieu, Vous saluer ainsi des milliers et milliers de fois, jusqu’au jour où, par grand privilège et infinie miséricorde de votre Fils, eu égard à ma très grande pauvreté, Vous viendrez peut-être, (quelle présomption !) à ma rencontre et, prononçant à votre tour… l’Ave que j’aurai tant de fois répété sur la terre, l’accompagnerez de mon prénom ! !

  A cet Ave-là, Maman, il se pourrait que je meurs une seconde fois… mais d’une mort…. d’Amour !

                                                               Ave Maria

                                                         Edmond Fricoteaux