« Sainte Marie, ,Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pêcheurs, maintenant et à l’heure de notre mort…. »

De Vie à Vie éternelle !

Maman

 

Quand mon cœur cessera de battre,

Quand mes yeux se fermeront

Quand mes sens abandonneront mon corps, que je ne goûterai plus, que je ne sentirai plus, que je ne toucherai plus, que je n’entendrai plus, que je ne verrai plus…

 

Que se passera-t-il ?

Où serez-vous, Maman ?

 

Dans mon esprit, ma conscience ou mon subconscient si, cédant soudainement à la douleur, à la torpeur, au coma ou à l’extinction subite de mes facultés,

 

Y aura-t-il un dernier moment de grâce exquise, de miséricorde infinie, où une voix douce et superbe dans une intense lumière, au cœur d’un instant de délices me dira comme à Pierre :

M’AIMES-TU ?

 

Aurai-je alors, malgré la montagne de mes fautes, l’océan de mes manquements, fuites, petitesses et non valeur

Aurai-je alors, malgré la monstruosité de mon péché, commis par pensée, parole, action ou omission, aveuglé que j’étais par tous les désirs terrestres,

Aurai-je, maman, le secours de tous les anges et saints du ciel, de mon père, de ma mère de les frères et sœur et     nombreux parents et amis déjà montés,

Aurai-je, Maman, près de mon chevet, l’extraordinaire douceur de votre regard, l’éclatante lumière de votre sourire, la sublimité de vos yeux bleus, la caresse de votre main,

Qui ensemble, sans hésitation, sans temps de réflexion, sans incertitude aucune mais avec une joie-passion me feront répondre :

 

« OUI, SEIGNEUR, JE T’AIME ! OUI, SEIGNEUR, TU SAIS BIEN QUE JE T’AIME ! »

 

Oh ! Maman, Reine clémente et miséricordieuse, consolatrice des affligés et… des pêcheurs,

 

priez pour moi, priez pour moi au moment de ma mort pour que, coupable au plus haut degré, « vierge folle » dans tous les instants de ma vie, aveugle à tous vos signes, sourd à tous vos appels, paresseux sur toutes vos invitations et muet dans l’annonce de l’Evangile et désobéissant à votre : « Faites tout ce qu’il vous dira », je sois, nous soyons tous sauvés !

 

Et puisqu’il en est temps encore puisque nous avons quelques moments voire peut-être beaucoup, beaucoup plus longtemps,

 

Faites, faites Maman qu’avant le grand passage, nous devenions de meilleurs enfants pour mériter le dernier discernement si important, si important !

 

J’ai eu le désir de vous écrire cet « Ave Maria », en assistant à de récentes obsèques au cours desquelles furent chantées quelques strophes d’un texte dont les paroles m’ont paru en grande harmonie avec la vie féconde de celle qui venait de « naître » à la vie éternelle.

 

 

Ils sont nombreux les bienheureux

Qui n’ont jamais fait parler d’eux

Et qui n’ont pas laissé d’image..

Tous ceux qui ont depuis des âges

Aimé sans cesse de leur mieux

Autant leurs frères que leur Dieu

 

 

Ceux dont on  ne dit pas un mot,

Ces bienheureux de l’humble classe,

Ceux qui n’ont pas fait de miracle,

Ceux qui n’ont jamais eu d’extase

Et qui n’ont laissé aucune trace

Qu’un coin de terre ou un berceau.

 

 

Ils sont nombreux ces gens de rien

Ces bienheureux du quotidien

Qui n’entreront pas dans l’histoire,

Ceux qui ont travaillé sans gloire

Et qui se sont usés les mains

A pétrir, à gagner le pain.

 

 

Ils ont leurs noms sur tant de pierres

Et quelquefois dans nos prières

Mais ils sont dans le cœur de Dieu !

Et quand l’un d’eux quitte la terre

Pour gagner la maison du Père,

Une étoile naît dans les cieux…

 

 

Mère, porte des béatitudes, acceptez, je vous en prie, que, par privilège, tous nous devenions dignes de ce chant

« des bienheureux de l’humble classe qui n’ont jamais fait parler d ‘eux »

« des bienheureux du quotidien qui, sans cesse et de leur mieux auront aimé autant leurs frères que leur Dieu »

 

Que, par privilège encore plus grand, comme sûrement nous sommes beaucoup moins méritant qu’eux,

Qu’à l’heure de notre mort, au dernier instant, vous soyez près de nous pour donner la sublime réponse à l’ultime question :

 

« M’AIMES-TU ? »,

« OUI, SEIGNEUR, TU SAIS BIEN QUE JE T AIME. »

 

Alors, avec ou sans atermoiement, déjà habillés pour le festin des noces ou désireux de nous en  revêtir, nous connaîtrons, avec ou sans atermoiement, le ravissement et la délectation éternels, ensemble, bienheureux dès les premiers temps et bienheureux du dernier instant

 

Aussi, Maman, priez pour nous pauvres  pêcheurs, maintenant et à l’heure de notre mort.

 

Ave Maria

 

Edmond Fricoteaux