Premier Mystère

Le baptême du Christ

Fruits: Vocation à la sainteté, fidélité aux promesses du baptême

Lecture de l’Écriture : Mt 3,11-13.

Méditation : Cet instant est bouleversant: Jésus, le Fils de Dieu, se fait le plus petit, le plus humble, le dernier. Il s’est fait pauvre pour que nous soyons riches de la vie divine et nous-mêmes, si nous voulons que le Christ opère en nous les merveilles de sa grâce, nous devons avoir un cœur aussi pauvre et humble que nous le pouvons. Une lumière est déposée entre nos mains lors de notre baptême pour que sa flamme éclaire toute notre vie et celle de nos frères.

Prière : Seigneur, Toi qui nous a montré la force divine qui émanait des eaux du baptême, donne-nous de percevoir combien, par notre baptême qui nous a rendus enfants de Dieu, nous pouvons vivre de la vie de la Sainte Trinité et porter les fruits que cette vie insuffle en nous!

Question : Par notre seul baptême, nous sommes envoyés en mission. Jésus-Christ a inauguré sa vie publique par le baptême. Suis-je conscient de cet appel de l’Esprit Saint en moi qui m’envoie vers les autres et m’inspire les paroles à leur dire? Ai-je remis suffisamment mon âme entre les mains de Dieu pour recevoir la force et l’audace qu’Il saura me transmettre?

Chant : Plongé dans l’eau,
Sacré fils de Dieu,
Un monde nouveau
Naît du haut des Cieux.

Pour nourrir notre prière

Mais comment saint Jean pouvait-il plus s’abaisser que de dire qu’il n’était qu’une voix? Car la voix n’est qu’une fumée, qu’une exhalaison qui s’en va en l’air mener quelque peu de bruit et qui disparaît. Vous croyez que je suis le Messie, et moi je proteste que je ne suis pas même homme, moins qu’homme, car je ne suis qu’une simple voix. Si vous allez dans ce désert, vous trouverez des échos parmi les rochers; si vous parlez, ils vous répondront! Or lequel d’entre vous estime l’écho un homme parce qu’il lui répond? Cela ne s’est jamais vu! Hé bien! C’est ce que je suis et pas davantage!

Jean fut son Précurseur et annonça sa venue au monde. C’est lui qui le baptisa, lui qui vit « descendre le Saint-Esprit en forme de colombe et qui entendit la voix du Père disant: celui-ci est mon Fils bien-aimé auquel je prends tout mon plaisir » (cf. Mt 3,13/16,17). C’est lui qui le montra du doigt, prononçant ces paroles: « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jn 1, 29). Voyez comme il connaissait bien notre Seigneur, et il n’y a point de doute qu’il ne chancela jamais en rien que ce fut, de la croyance et assurance qu’il avait de sa venue.

Je ne suis que « la voix de celui qui crie au désert » (Jn 1,23), c’est-à-dire, je ne suis pas celui qui crie, mais seulement la voix de celui qui crie. Ce n’était pas saint Jean qui criait, mais NotreSeigneur par la bouche de saint Jean.

Saint François de Sales

Tandis qu’au Jourdain se manifestait le Fils de l’homme, sa tête s’inclinait dans l’humilité la plus profonde. Là tu vins, plénitude débordante de toute pureté, sous la forme lumineuse d’une blanche colombe (cf. Mt 3,16)

Mais pourquoi avait-il donc choisi l’agneau pour être son symbole par excellence? Pourquoi se montrait-il encore sous cette apparence sur le trône éternel de la gloire? Parce qu’il était innocent comme un agneau et humble comme un agneau, et parce qu’il était venu pour se laisser conduire à l’abattoir comme un agneau (Is 53,7)

Il a pris sur lui, dans son Incarnation, tout le fardeau du péché des hommes; son amour miséricordieux les a pris et enfouis dans son âme lors du « Voici, je viens « (He 10,7) par lequel il commença sa vie terrestre. Il l’a renouvelé de façon expresse lors de son baptême.

Tandis que le voyant de Pathmos (cf. Ap 1,9) contemplait la vision de l’agneau, un souvenir demeurait encore bien vivant en lui: celui du jour inoubliable où, au bord du Jourdain, Jean le Baptiste avait désigné Jésus comme « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29)

Édith Stein

Deuxième Mystère

Les noces de Cana

Fruits: Intercession, confiance en Marie

Lecture de l’Écriture : Jn 2,1-5.

Méditation : À Cana, le Christ a changé l’eau en vin, provoquant une surabondance de joie. Ce miracle préfigurait l’institution du sacrement de l’Eucharistie au soir du Jeudi Saint et il ouvrait le cœur de ses disciples à la foi. Ce fut grâce à l’intervention de Marie, première des croyantes. Marie nous dit aussi à nous, ses enfants: « Faites tout ce qu’Il vous dira. » La très sainte Vierge mesure pleinement chacun des manques qui obscurcissent nos vies et si nous lui abandonnons tout notre être, elle saura nous aider à comprendre la volonté de Jésus sur nous. Ce premier signe eut lieu au cours d un festin de noces ce qui nous rappelle l’immense richesse de la famille et du mariage.

Prière : Seigneur, Toi qui a exaucé le désir de ta Mère à Cana, permets que nous comprenions combien il est important de confier nos vies à Marie pour que celles ci, sous son impulsion et fortifiées par son exemple, soient pleinement fécondes!

Question : Savons nous écouter dans notre cœur Marie, Elle qui possède les clés pour conduire à Jésus? Elle a su se préoccuper des soucis et de la joie de ceux qui étaient réunis pour une noce. La prions nous assez pour qu’elle soit la Reine de notre famille?

Chant : L’eau changée en vin, Des noces en joie,
Marie tu l’obtiens Et permets la foi.

Pour nourrir notre prière

Aux noces de Cana, ses yeux calmement observateurs, qui voient tout, découvrent ce qui manque. Et avant que personne n’ait rien remarqué, avant qu’il puisse se produire la moindre confusion, elle a déjà redressé la situation. Elle invente des moyens, donne des ordres nécessaires, paisiblement et sans attirer l’attention. Elle sert ainsi d’exemple à toutes les femmes qui travaillent. Où qu’elles se trouvent, qu’elles fassent tranquillement et efficacement leur travail, sans attendre des autres attentions ou reconnaissance, toujours en éveil pour s’apercevoir des lacunes possibles, de l’aide dont on peut avoir besoin, afin de rectifier les choses, si possible sans se faire remarquer. Seules quelques brèves paroles de la très sainte Vierge nous sont rapportées dans l’Évangile. Mais ces quelques paroles sont comme de lourds grains d’or pur. Lorsqu’ils fondent dans la fournaise de la contemplation amoureuse, ils suffisent amplement à faire de notre vie un lumineux reflet d’or.

Édith Stein

Des époux de Cana, voyant l’inquiétude

Qu’ils ne peuvent cacher, car ils manquent de vin, Au Sauveur tu le dis dans ta sollicitude, Espérant le secours de son pouvoir divin.

Jésus!

Rappelle-toi que ta divine mère

À sur ton cœur un pouvoir merveilleux! Rappelle-toi qu’un jour, à sa prière Tu changeas l’eau en vin délicieux.

Daigne aussi transformer mes œuvres imparfaites; À la voix de Marie, Seigneur, rends-les parfaites!

Qu’elle est donc grande la puissance de la prière! On dirait une reine ayant à chaque instant libre accès auprès du Roi et pouvant obtenir tout ce qu’elle demande.

Quand on a prié la Sainte Vierge et qu’elle ne vous exauce pas, c’est signe qu’elle ne veut pas. Alors il faut la laisser faire à son idée et ne pas se tourmenter.

Sainte Thérèse de Lisieux

Remarquez un peu ce que fait et ce que dit cette très sainte dame: Mon Seigneur, « ils n’ont plus de vin » (Jn 2,3). Comme si elle avait voulu dire: « Mon Seigneur et mon Fils, ces gens ici sont pauvres, et quoique la pauvreté soit grandement aimable et vous soit très agréable, ici n’est-elle de soi grandement honteuse? Ces bonnes gens qui vous ont invités s’en vont tomber en une grande ignominie si vous ne les secourez… Souvenez-vous de l’hospitalité qu’ils vous ont faite de nous convier à leur banquet, et fournissez s’il vous plaît ce qui leur manque »!

Néanmoins la sainte Vierge n’eut pas besoin de faire un si long discours à son Fils pour lui représenter la nécessité de ces noces; aussi, comme très avisée et savante en la manière de prier, elle usa de la plus courte mais de la plus haute et excellente façon de prier qui soit et qui puisse être, disant seulement ces deux paroles: mon Fils et mon Seigneur, « ils n’ont plus de vin » (Jn 2,3)

Saint François de Sales

Troisième Mystère

L’annonce du Royaume de Dieu et l’appel à la conversion

Fruits: Conversion du cœur,Écoute de la parole de Dieu

Lecture de l’Écriture : Mc 1, 14-20.

Méditation : Jésus a transmis le message et la grâce divine jusqu’aux frontières extrêmes de l’activité humaine pendant les trois années de sa vie publique, alternant la prière et la parole, toujours à l’écoute de son Père. Nous sommes appelés à le suivre pour ensuite porter l’Évangile; ses paroles s’accompagnaient de miracles; nous aussi, nous devons être attentifs aux signes qu’il nous donne, transmettre la parole de vie et vouloir, en nous, faire la volonté du Père.

Prière : Seigneur, accorde à tous ceux qui sont missionnaires, que ce soit aux extrémités de la terre ou près de nous, à tous les jeunes qui se sentent appelés à évangéliser, à tous ceux qui soulagent la souffrance et la misère et qui, par là, montrent le visage du Christ à leurs frères, de recevoir la force d’en-haut et les signes qui les confortent dans leur mission!

Question : Suis-je prêt à me renouveler pour annoncer le Christ, à faire tout ce que je peux pour faire aimer Jésus? Pour cela, suis-je prêt à laisser la sainte Trinité opérer en moi le travail de conversion et de réconciliation que cela exige?

Chant : L’amour tu proclames !
Miracles ! Signes ! Les hommes t’acclament, Maître insigne !

Pour nourrir notre prière

La mission de Jésus voici que je viens, Ô Dieu faire ta volonté

Jésus cheminait à travers villes et villages, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du Royaume (Lc 8,1)

Rappelle-toi que, voyant la campagne,

Ton divin cœur devançait les moissons; Levant les yeux vers la sainte Montagne, De tes élus tu murmurais les noms!

Ah! Malgré ma petitesse, je voudrais éclairer les âmes comme les prophètes, les apôtres; j’ai la vocation d’être apôtre. Je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom… Je voudrais en même temps annoncer l’Évangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées. Je voudrais être missionnaire, non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde et l’être jusqu’à la consommation des siècles.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

Qui peut m’aider et bien me conseiller? je vais le demander à la Mère de Dieu; elle sait sûrement ce qui plaît à Jésus

Le Christ, lui, est venu afin de rendre au Père l’humanité perdue.

Édith Stein

Jésus soumet l’Univers. Qui donc est-il celui-ci à qui même le vent et la mer obéissent. (Mc 4,41) Le Fils de Dieu nous donne la création.

Ses mains étaient douées d’une telle puissance que leur contact sauveur rendait la santé aux malades, la sensibilité et le mouvement aux membres secs et paralysés, la vie aux mourants.

François d’Assise

Son amour (celui de François d’Assise) était si débordant, qu’il témoignait même aux créatures inférieures et privées de raison une grande affection et une grande douceur… Il ne manquait pas d’exhorter tous les oiseaux, tous les animaux, les reptiles et même les créatures insensibles, à louer et à aimer le Créateur!

Dieu est venu pour nous sauver, nous lier à lui, nous lier entre nous, conformer notre volonté à la sienne. Connaissant notre nature, il en tient compte et nous donne tout ce qui peut nous aider à atteindre ce but. L’enfant divin est devenu le Maître; il nous enseigne ce que nous devons faire.

Ce que nous pouvons et devons faire, c’est nous ouvrir à la grâce! Ce qui veut dire: renoncer tout à fait à notre propre volonté et nous rendre uniquement à la volonté divine, mettre notre âme tout entière prête à recevoir, à être formée par les mains de Dieu.

Édith Stein

Jésus-Christ lui-même a dit: « Je suis la vie, la vérité et la voie » (JN 14,6) Ces paroles devraient être gravées et empreintes en nos cœurs d’une impression telle que la mort seule les pourrait effacer, puisque sans Jésus-Christ notre vie est plutôt une mort qu’une vie, sans la vérité qu’il a apportée au monde, tout serait plein de confusion, et si nous ne suivions ses traces, vestiges et voies, nous ne pourrons trouver le chemin qui conduit au Ciel.

Saint François de Sales 

Quatrième Mystère

La Transfiguration

Fruits : Recueillement, prière de contemplation

Lecture de l’Écriture : Mt 17, 1-8.

Méditation : Sur le mont Thabor, la gloire de Dieu resplendit sur le visage de Jésus, il est illuminé de l’intérieur. Et pourtant ce sera le même homme qui sera l’homme des douleurs au Golgotha. Mon âme peut être transfigurée par la présence de la Trinité Sainte. Dieu me demande de Le contempler dans sa gloire, de prendre le temps de monter sur la montagne, à l’écart, pour me laisser éclairer de l’intérieur.

Prière : Seigneur, Toi qui as dévoilé ta puissance à tes apôtres et, un bref moment, leur as révélé la gloire de Dieu, ne nous laisses jamais douter que tu seras toujours vainqueur de notre péché, entraînes-nous dans l’admiration et la jubilation qui ont transporté tes apôtres!

Question : M’arrive-t-il de mesurer que lors de la manifestation de la gloire de Jésus, c’est à ma propre gloire, celle qui m’attend dans le Royaume que je suis renvoyé? L’émerveillement ressenti devant la beauté éblouissante du Fils de Dieu me conduit-il à un grand désir de l’adorer?

Chant : Visage radieux, Signe lumineux,
Tu es Fils de Dieu Offert à nos yeux.

Pour nourrir notre prière

Les apôtres virent alors sa face plus reluisante et éclatante que le soleil; cette gloire s’épancha jusque sur ses vêtements pour nous montrer qu’il n’en n’était pas si chiche qu’il n’en fît part à ses habits mêmes, et à ce qui était autour de lui. Il nous fit voir un petit échantillon du bonheur éternel et une petite goutte de cet océan et de cette mer d’incomparable félicité pour nous faire désirer la pièce tout entière.

C’est la fin de la transfiguration de ne voir plus ni Moïse, ni Élie, mais le seul Jésus.

Les apôtres s’étant relevés (car ils tombèrent sur leur face en entendant la voix du Père éternel) ne virent plus que Jésus seul (Mt 17 6,8). Ceci est le souverain degré de la perfection, de ne voir plus que Notre Seigneur en quoi que nous fassions. Plusieurs s’empêcheront bien de regarder les hommes et les choses de ce monde, mais il en est extrêmement peu qui ne se regardent point eux-mêmes… Les âmes qui sont parvenues à ce degré de perfection ont un soin tout particulier de regarder et de se tenir auprès de Notre Seigneur crucifié sur le Calvaire, parce qu’elles le trouvent plus seul qu’en nul autre lieu.

Saint François de Sales

Chaque révélation de la divinité du Christ est une révélation de la très sainte Trinité tout entière. Lors de la Transfiguration: l’éclat de la lumière!

Jésus est la lumière du monde (cf. Jn 8,12). La lumière est le symbole de l’esprit. La matière est le contraire de l’esprit: fermée purement et complètement sur soi, informe et sombre. Aussi loin qu’elle est pénétrée par l’esprit, c’est-à-dire par la lumière créatrice, elle est formée, saisie par l’esprit, révélation symbolique de l’esprit créé et du modèle divin. Pour la matière, être pénétrée de la lumière est un symbole; elle est pénétrée par l’esprit et l’esprit créé est pénétré de la vraie lumière.

Édith Stein

Cinquième Mystère

L’institution de l’Eucharistie

Fruits : Amour pour l’Eucharistie, Dévotion au Saint Sacrement

Lecture de l’Écriture : Jn 13, 13-17 et Mt 26, 1-5.

Méditation : « Eucharistie » signifie action de grâces, action de grâces au Père qui nous a donné son fils par pur amour. Le Christ par le mystère de sa passion, de sa mort et de sa résurrection, s’est fait nourriture. En recevant son corps et son sang, nous pouvons trouver le véritable aliment dont notre âme a besoin pour refaire ses forces, l’eau vive pour étancher sa soif. Se faisant pain rompu pour nous, c’est toute la miséricorde et l’amour de Jésus qui se déversent pour raviver notre cœur.

Prière : Seigneur, donnes-nous de saisir l’intensité du don que tu nous as fait le soir du Jeudi Saint et le miracle perpétuel qui, à chaque messe, se renouvelle, donnes-nous de chercher sans cesse en te recevant à la table de la vie, la foi, l’espérance et l’amour.

Question : Le Christ a livré son corps pour moi : moi-même, suis-je capable de me livrer tout entier à Jésus, à m’abandonner à sa tendresse? Avec quel amour Jésus est-il accueilli dans mon cœur, Lui qui s’est donné par un amour infini pour mon salut?

Chant : Dans l’Eucharistie, Sacrement d’Amour,
Doux Jésus Hostie,
Tu es là toujours

Pour nourrir notre prière

Ton corps pénètre mystérieusement le mien Et ton âme s’unit à la mienne Je ne suis plus ce que j’étais avant.

Tu viens et tu vas, mais la semence demeure, Celle que tu as semée pour la gloire future, Ensevelie dans ce corps de poussière.

Reste dans l’âme ton reflet du ciel… Reste le lien qui relie cœur à cœur, Le courant de vie qui jaillit du tien.

La sainte Écriture ne le dit pas, mais il n’y a pas à douter que la mère de Dieu était présente à la dernière Cène. Sûrement elle était venue à Jérusalem comme toujours pour la fête de la Pâques et elle a célébré le repas pascal avec tout le groupe qui suivait Jésus. Elle qui gardait toutes les paroles de Jésus dans son cœur (cf. Lc 8, 51) combien elle aura dû accueillir en elle son discours d’adieu: « J’ai désiré ardemment célébrer ce repas pascal avec vous « (lc 22, 15) Ne pensait-elle pas à ce moment-là aux Noces de Cana? Maintenant son heure était venue (cf. Jn 2, 4.) Maintenant il pouvait donner ce qu’alors il ne pouvait suggérer qu’en symbole. Le lavement des pieds: il était parmi eux comme celui qui sert (cf. Lc 22,26). Ainsi l’avait e lle vu durant toute sa vie. Ainsi avait-e lle elle-même vécu et vivrait-elle encore. Elle comprenait le sens mystique du lavement des pieds (cf. Jn 13, 2-11); celui qui s’approche du saint repas doit être complètement pur. Mais seule sa grâce peut donner cette pureté.

Ta sainte communion, Mère, n’était-elle pas comme un retour à cette unité insaisissable lorsque tu le nourrissais de ton corps et de ton sang? Mais maintenant, c’est lui qui te nourrit. Ne vois-tu pas en cette heure le corps mystique tout entier devant toi, celui qui doit croître par ce saint repas? Ne le reçois-tu pas déjà maintenant en tant que mère, comme demain au pied de la croix il te sera remis? Ne vois-tu pas toutes les offenses qui seront faites au Seigneur dans ces espèces et n’offres-tu pas satisfaction pour cela?

Ô Mère, apprends-nous à recevoir le corps du Seigneur comme tu l’as reçu.

Édith Stein

Oh! Quel heureux instant lorsque dans ta tendresse Tu viens, mon Bien-Aimé, me transformer en toi. Cette union d’amour, cette ineffable ivresse, Voilà mon ciel à moi!

Ô Pain de l’exilé! Sainte divine Hostie, Ce n’est plus moi qui vis, mais je vis de ta vie. Ton ciboire doré, entre tous préféré, Jésus, c’est moi!

Jésus, c’est moi ton vivant sanctuaire… Reste en mon cœur, n’est-il pas un parterre dont chaque fleur vers toi veut se tourner? M’exposant aux rayons de la divine Hostie, *

À ce foyer d’amour, je me consumerai,

Ô cache ta gloire,

Fais-moi un doux nid Dans le saint ciboire, Le jour et la nuit!

Thérèse de Lisieux

En ce monde en effet, nous ne possédons rien de visible ni de sensible du Très Haut, si ce n’est son Corps et son Sang, ses noms et ses paroles, par lesquels nous avons été créés, et par lesquels nous avons été rachetés de la mort à la vie

Je veux, disait François, que ce très saint sacrement soit par-dessus tout honoré, vénéré et conservé en des endroits précieusement ornés.

Il apportait tout le respect dû à ce sublime sacrement, faisant le sacrifice de tout lui-même et, en recevant l’Agneau immolé, il immolait aussi son esprit utilisant pour cet holocauste le feu qui brûlait continuellement sur l’autel de son cœur.

François d’Assise

Claire versait beaucoup de larmes, surtout quand elle recevait le corps de Notre Seigneur Jésus Christ.

Sainte Claire

Dieu avait dit à Ève et à Adam: « tu ne mangeras pas » (Gn 2, 17); le démon avait dit: « mange »! Ici Dieu dit « mange » (Mt 26,26); le démon dit: « Garde-toi de manger »! Le précieux sang de Notre Seigneur… chasse le venin du péché, lequel empoisonne nos âmes, car par le sacrement de l’Eucharistie nous est appliqué le fruit de notre Rédemption.

L’intention de Notre Seigneur en sa sainte Cène, faisant son testament, était de laisser un gage à son épouse (l’Église) de l’amour qu’il lui portait, amour si grand que de vouloir mourir pour elle. Voudriez-vous qu’un morceau de pain, un legs si petit, fut le gage d’un tel et si grand amour? Non, c’était lui-même sous une autre forme, impassible, qu’il donnait comme un juste et assuré témoignage de l’excès de son amour.

Saint François de Sales