« Une prière bien agréable à Dieu, c’est de demander à la Sainte Vierge d’offrir au Père Éternel son Divin Fils sanglant. Chaque fois que j’ai obtenu une grâce, je l’avais demandée de cette façon. »

Saint Curé d’Ars

Premier Mystère

L’Agonie de Jésus à Gethsémani

Fruit : le regret de nos péchés

Lecture de l’Écriture : Lc 22, 39-46.

Méditation : Veillez et priez, disait le Christ à ses apôtres. Nous aussi nous sommes là avec Lui pour veiller et prier.
Nous sommes face à l’image du Visage du Christ sur le linceul de Turin. Comment, en voyant de telles plaies, ne pas penser aux terribles souffrances morales endurées par le Sauveur au jardin des oliviers: – un immense dégoût devant tous les crimes dont il est chargé; – une immense crainte à la pensée des supplices qu’il va endurer; – une immense tristesse à la vue de tant d’âmes qui refuseront le salut. Mais une admirable prière s’échappe de ses lèvres: “Père, non pas ma volonté, mais la tienne!”

Prière : Seigneur Dieu, pour restaurer la nature humaine déchue par le piège du démon, tu as associé à la passion de ton Fils la compassion de sa mère; Accorde à tes fils de quitter tout vieillissement dû au péché, et de recevoir la vie nouvelle obtenue par la rédemption du Christ.

Question : Dans cette démarche vers Dieu, dans cet Avent du troisième millénaire, est-ce que je ne m’arrête pas souvent à cause du dégoût, de la crainte, de la tristesse? Est-ce que je saurai en contemplant le Christ et sa Mère, prononcer mon « oui » et remettre tout entre les mains du Père?

Chant à Marie : Ave, Ave, Ave Maria (sur l’air de l’Ave Maria de Lourdes)
Cruelle souffrance!
Jésus délaissé, Tombe en défaillance; Son cœur est brisé.

Pour nourrir notre prière

Jésus souffre dans sa Passion les tourments que lui font les hommes; mais dans l’Agonie, il souffre les tourments qu’il se donne à lui-même. C’est un supplice d’une main non humaine; mais toute puissante, car il faut être tout-puissant pour le soutenir.

Jésus cherche quelque consolation, au moins dans ses trois plus chers amis et ils dorment (…).

Il souffre cette peine et cet abandon dans l’horreur de la nuit.

Je crois que Jésus ne s’est jamais plaint que cette seule fois; mais alors il se plaint comme s’il n’eût plus pu contenir sa douleur excessive: “Mon âme est triste jusqu’à la mort”.

Jésus cherche la compagnie et du soulagement de la part des hommes. Cela est unique en toute vie, ce me semble. Mais il n’en reçoit point, car ses disciples dorment.

Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde: il ne faut pas dormir pendant ce temps-là (…).

Jésus prie dans l’incertitude de la volonté du Père et craint la mort; mais l’ayant connue, il va au-devant s’offrir à elle.

Jésus a prié les hommes, et n’en a pas été exaucé.

Jésus, pendant que ses disciples dormaient, a opéré leur salut (…).

Jésus, voyant tous ses amis endormis et tous ses ennemis vigilants, se remet tout entier à son

Père…

Jésus étant dans l’agonie et dans les plus grandes peines, prions plus longtemps.

Nous implorons la miséricorde de Dieu, non afin qu’il nous laisse en paix dans nos vices, mais afin qu’il nous en délivre (…).

“Console-toi, tu ne me chercherais pas, si tu ne m’avais trouvé.

Je pensais à toi dans mon agonie, j’ai versé telles gouttes de sang pour toi”.

Blaise PASCAL

Deuxième Mystère

La Flagellation de Jésus

Fruit : le pardon de nos sensualités

Lecture de l’Écriture : Mc 15, 15

Méditation : Qui pourrait croire que Marie n’a pas ressenti dans ses entrailles les coups qui déchiraient le corps du fils qu’elle a porté? Voilà l’œuvre de destruction du péché sur Jésus : le Christ innocent et pur n’est plus qu’une plaie depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête.
Son sang lave toutes nos impuretés, nos pensées, nos actions, nos démarches coupables, notre attachement immodéré au confort et au bienêtre, notre refus du sacrifice et de la souffrance.

Prière : Dieu dont la miséricorde est sans mesure, nous t’en prions : par l’intercession de la bienheureuse Vierge Marie, mère de miséricorde, accorde-nous d’éprouver ici-bas la douceur de ta bonté et de jouir de ta gloire dans le ciel.

Question : Est-ce que je cherche vraiment à comprendre l’Église, à faire aimer ses commandements et sa loi d’amour? Suis-je prêt à me dépouiller de l’inutile et du superflu et à accepter que Marie me revête de son Fils?

Chant à Marie : Ave, Ave, Ave Maria (sur l’air de l’Ave Maria de Lourdes)
Ô pure victime
Tombant sous les coups, Constance sublime, Purifiez-nous!

Pour nourrir notre prière

Plusieurs siècles avant la venue du Christ, le prophète Isaïe annonçait sa passion.

“Mon serviteur réussira, dit le seigneur; il montera, il s’élèvera, il sera exalté!

La multitude avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme; il n’avait plus l’aspect d’un fils d’Adam.

Et voici qu’il consacrera une multitude de nations; devant lui les rois resteront bouche bée, car ils verront ce qu’on ne leur avait jamais dit, ils découvriront ce dont ils n’avaient jamais entendu parler.

Qui aurait cru ce que nous avons entendu?

À qui la puissance du Seigneur a-t-elle été ainsi révélée?

Devant Dieu, le serviteur a poussé comme une plante chétive, enracinée dans une terre aride.

Il n’était ni beau, ni brillant pour attirer nos regards, son extérieur n’avait rien pour nous plaire.

Il était méprisé, compté pour rien. Pourtant, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé.

Et nous, nous pensions qu’il était châtié, frappé par Dieu, humilié.

Or, c’est à cause de nos fautes qu’il a été transpercé,

c’est par nos péchés qu’il a été broyé.

Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui, et c’est par ses blessures

que nous sommes guéris.

Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin.

Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.

Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche :

comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche.

Arrêté, puis jugé, il a été supprimé.

Qui donc s’est soucié de son destin?

Il a été retranché de la terre des vivants,

frappé à cause des péchés de son peuple.

On l’a enterré avec les mécréants, son tombeau est avec ceux des enrichis; et pourtant il n’a jamais commis l’injustice, ni proféré le mensonge.

Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur.

Mais, s’il fait de sa vie un sacrifice d’expiation, il verra sa descendance, il prolongera ses jours:

par lui s’accomplira la volonté du Seigneur.

À cause de ses souffrances, il verra la lumière, il sera comblé.

Parce qu’il a connu la souffrance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs péchés.

C’est pourquoi je lui donnerai la multitude en partage, les puissants seront la part qu’il recevra, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort et qu’il a été compté parmi les criminels, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les criminels.

Is 52, 13-53, 12.

Troisième Mystère

Le Couronnement d’épines

Fruit : le pardon de nos mauvais désirs

Lecture de l’Écriture : Mc 15, 16-20

Méditation : “Tu l’as dit, je suis roi!” répond Jésus à Pilate. Mais les hommes ne veulent pas de ce roi : un lambeau de pourpre sera son manteau royal; une colonne brisée, son trône; un roseau dans ses mains liées, voilà le sceptre. Et pour sa tête royale, des épines tressées forment une couronne de dérision.
Marie vient aujourd’hui demander réparation. Elle veut offrir à son Fils les couronnes de nos prières. Elle nous demande de compatir à sa souffrance, de comprendre la douleur de son Enfant.
Ne nous dit-elle pas :
– Donnez-lui pour manteau la ferveur de votre âme; offrez-lui pour trône votre cœur repentant; présentez-lui pour sceptre l’amour de sa Mère; et que vos “Ave” remplacent les épines de votre orgueil.

Prière : Père très saint, prête l’oreille aux prières de tes enfants qui, chargés de fautes, reviennent vers toi : Pardonne-leur par la bonté qui t’a poussé à envoyer ton Fils comme Sauveur du monde, et à faire de sa Mère la Reine de miséricorde.

Question : Suis-je prêt à rejeter de vaines gloires pour me mettre au service du Roi et de sa Mère Immaculée? Quelles résolutions vais-je prendre à la maison, avec mes proches, dans mon milieu de travail, pour faire avancer le Règne de Dieu?

Chant à Marie : Ave, Ave, Ave Maria (sur l’air de l’Ave Maria de Lourdes)
Voilà que l’épine
Perce votre front,
Puissance divine, Pour vous, quel affront!

Pour nourrir notre prière

“Jésus sortit donc dehors, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre; et Pilate leur dit : ‘Voici l’homme!”. Jn 19, 5.

“Pilate lui dit : ‘Donc tu es roi?’ Jésus répondit : ‘Tu le dis: je suis roi’. Je ne suis né, et je ne suis venu dans le monde que pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix.” Jn 18, 37.

Quatrième Mystère

Le Portement de la Croix de Jésus

Fruit : l’acceptation de toutes nos peines

Lecture de l’Écriture : Lc 23, 16-32

Méditation : Jésus est maintenant au rang des criminels. Chargé de sa croix, il marche entre deux bandits vers le lieu de son supplice.
Alors que nous fuyons si souvent devant nos responsabilités, alors que nous ne voulons pas subir les conséquences de nos actions, alors même que la souffrance nous fait horreur, Jésus va jusqu’au bout : Lui qui s’était présenté à son Père en disant : “Me voici, je viens pour accomplir ta volonté”, il reçoit maintenant la croix et l’embrasse avec amour.
Sur le chemin du Calvaire, il rencontre Marie, sa Mère. Comment ne pas penser à ce qu’elle veut nous dire :
Ne pouvez-vous pas aider mon Fils à porter sa croix, si lourde, en acceptant les vôtres, si petites? Ne voulez-vous pas vous souvenir de ses paroles : “Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il prenne sa croix et me suive” ? Et si parfois elle vous semble trop pesante, croyez de toutes vos forces qu’un autre Simon de Cyrène viendra vous aider à la porter.

Prière : Garde-nous, Seigneur, sous ta protection, toi qui nous as rassasiés du sacrement pascal alors que nous vénérons la compassion de la Vierge Marie : Accorde-nous de porter notre croix chaque jour de manière à participer à la résurrection du Christ.

Question : Suis-je bien décidé à renoncer à mes aises et à mon bien-être pour accepter, volontairement, de porter un peu plus chaque jour la croix qui pèse sur l’Église d’aujourd’hui? Que ferai-je pour aider le Pape, les évêques, les prêtres?

Chant à Marie : Ave, Ave, Ave Maria (sur l’air de l’Ave Maria de Lourdes)
Suivons au calvaire Le divin Sauveur : Ô Croix salutaire, Brise notre cœur!

Pour nourrir notre prière

“Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos.” Mt 11, 28.

“Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive.” Mc 8, 34-35.

Cinquième Mystère

La Crucifixion et la Mort de Jésus

Fruit : un grand amour de Dieu et du prochain

Lecture de l’Écriture : Jn 19, 19 et 23-27.

Méditation : Marie est au pied de la croix. Courageuse, elle ne se détourne pas de l’horrible spectacle. Pourtant, au milieu de tant de souffrances, Jésus ne pense qu’à elle et à nous : “Voici ton Fils”, dit-il à Marie. “Voici ta Mère”, dit-il à Jean. Désormais, tous ceux qui marcheront à la suite du Christ auront Marie pour Mère. Aujourd’hui, plus que jamais, elle vient nous le rappeler, nous dire que Jean, le disciple bien-aimé, la prit chez lui et elle nous demande d’en faire autant. Si Marie vient aujourd’hui nous visiter, c’est pour nous révéler le testament de son Fils à l’heure de sa mort : “Je désire que ma Mère habite chez vous. Ne voulez-vous pas lui ouvrir votre porte?”

Prière : Seigneur Dieu, dans ta sagesse cachée, tu donnes aux membres du corps du Christ de compléter, par les peines de cette vie, la passion de leur Chef, et tu as voulu que près de ton Fils mourant sur la croix se tienne debout sa mère douloureuse. Accorde-nous à son exemple, d’être toujours auprès de nos frères souffrants pour leur apporter affection et réconfort.

Question : Est-ce que je réalise à quel point le Christ m’a aimé, et tout ce qu’il a souffert pour moi? Est-ce que je partage la compassion de Marie et sa douleur? Que puis-je faire pour répondre à son attente?

Chant à Marie : Ave, Ave, Ave Maria (sur l’air de l’Ave Maria de Lourdes)
L’Auteur de la vie Pour nous veut mourir : Avec toi, Marie, Que j’aime à souffrir!

Pour nourrir notre prière

“L’officier romain, qui se tenait en face de Jésus, vit comment il était mort et il dit: ‘Cet homme était vraiment le Fils de Dieu’.” Mc 15, 39.

“À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : ‘Mon commandement, le voici: Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je commande’.” Jn 15, 12-14.

“Jésus disait aux Juifs: ‘Je suis le bon pasteur (le vrai berger). Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis’.” Jn 10, 11.

“Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.” Jn 3, 16.

“Voici à quoi nous avons reconnu l’amour: lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères.” 1 Jn 3, 16.

“La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs.” Rm 5, 8.

“Frères, ayez entre vous les dispositions que l’on doit avoir dans le Christ Jésus; lui qui était dans la condition de Dieu, il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout; il lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que, au nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : ‘Jésus Christ est le Seigneur’, pour la gloire de Dieu le Père.” Ph 2, 5-11.

LES SEPT PAROLES DU CHRIST EN CROIX

“Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font”.

“J’ai soif”.

“Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis”.

“Femme, voici ton fils. Fils voici ta Mère”.

“Tout est accompli”.

“Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?” “Entre tes mains je remets mon esprit”.