Le Pape Jean Paul II, dans son Encyclique sur Marie, Redemptoris Mater, écrite en l’année mariale extraordinaire (1987), ne cite et ne met en lumière qu’un seul théologien pour notre temps, et c’est le Père de Montfort: « J’aime évoquer, parmi les nombreux témoins et maîtres de la spiritualité mariale, la figure de saint Louis- Marie de Montfort qui proposait aux chrétiens la consécration au Christ par les mains de Marie comme moyen efficace de vivre fidèlement les promesses du baptême. Je constate avec plaisir que notre époque n’est pas dépourvue de nouvelles manifestations de cette spiritualité et… Cette dévotion à la Très Sainte Vierge est un chemin assuré pour aller à Jésus-Christ et acquérir la perfection en nous unissant à lui.

Vraie Dévotion n.159

… Le propre de la Sainte Vierge est de nous conduire sûrement à Jésus-Christ, comme le propre de Jésus-Christ est de nous conduire sûrement au Père.

Vraie Dévotion n.164

… Ma très chère et bien-aimée Mère, faites que je n’aie point d’autre esprit que le vôtre pour connaître Jésus-Christ et ses divines volontés. Que je n’aie point d’autre âme que la vôtre pour louer et glorifier le Seigneur. Que je n’aie point d’autre cœur que le vôtre pour aimer Dieu d’un amour pur et d’un amour ardent comme vous.

Le secret de Marie

… Apprenez que l’Ave Maria est la plus belle de toutes les prières, après le Pater. C’est le plus parfait compliment que vous puissiez faire à Marie puisque c’est le compliment que le TrèsHaut lui envoya faire par un Archange pour gagner son cœur, et fut si puissant sur son cœur que Marie donna son consentement à l’incarnation du Verbe, malgré sa profonde humilité. C’est par lui que vous gagnerez infailliblement son cœur, si vous le dites comme il faut! Plus on est à Dieu et plus on aime cette prière.

… Je ne sais comment cela se fait, ni pourquoi, mais cela est pourtant vrai et je n’ai pas vu meilleur secret pour connaître si une personne est à Dieu que d’examiner si elle aime à dire l’Ave Maria et le chapelet.

Secret du très saint Rosaire

Je fais tout en elle et par elle C’est un secret de sainteté.

Cantique — n.77

87

… Seigneur Jésus,

Fils du Père et Fils de Marie, Sagesse éternelle et incarnée, je t’adore et te rends grâce d’avoir pris notre condition d’homme pour nous sauver. Par le mystère de ton incarnation, tu t’es mis sous la dépendance de Marie, ta mère et la mienne. C’est avec elle et par elle que je veux te connaître plus profondément et t’aimer plus intimement. Je me tourne vers elle pour qu’elle comble mon désir de la divine Sagesse et m’obtienne la grâce d’assumer pleinement la responsabilité de mon baptême, car bien souvent je n’ai pas été fidèle à mes obligations.

… La très Sainte Vierge, qui est une mère de douceur et de miséricorde, et qui ne se laisse jamais vaincre en amour

et en libéralité, voyant qu’on se donne tout entier à elle pour l’honorer et la servir, en se dépouillant de ce qu’on a de plus cher pour l’en orner, se donne aussi tout entière et d’une manière ineffable à celui qui lui donne tout. Elle le fait s’engloutir dans l’abîme de ses grâces: Elle l’orne de ses mérites; elle l’appuie de sa puissance; elle l’éclaire de sa lumière: elle l’embrase de son amour; elle lui communique ses vertus: son humilité, sa foi, sa pureté, etc. Elle se rend sa caution,

son supplément et son tout envers Jésus. Enfin, comme cette personne consacrée est toute à Marie, Marie est aussi toute à elle, en sorte qu’on peut dire de ce parfait serviteur et enfant de Marie ce que Saint Jean l’Évangéliste

dit de lui-même quand il a pris la très sainte Vierge pour tous ses biens:

« accepit eam discipulus in sua ». « Le disciple la prit chez lui ».

Ô Marie, je te reconnais pour ma mère, je me mets entièrement à ta disposition avec tout ce que je suis et tout ce que j’ai,

en union à la soumission de Jésus

à ton égard, en action de grâces pour les merveilles dont Dieu t’a comblée.

Je renouvelle entre tes mains les engagements de mon baptême et je me donne tout entier à Jésus-Christ, la Sagesse incarnée, pour lui être désormais plus fidèle, en portant ma croix à sa suite, tous les jours de ma vie.

Vierge très bonne, je veux chercher ton honneur et t’obéir en toutes choses. Vierge fidèle, fais-moi part de ta fidélité, afin que, à ton exemple et par ton intercession, j’arrive un jour à la plénitude de l’âge de Jésus-Christ, dans le temps et pour l’éternité.

Le Secret de Marie

 

Montfort répond que « c’est par Marie que le salut du monde a commencé, et c’est par Marie qu’il doit être consommé. Marie n’a presque point paru dans le premier avène- ment de Jésus-Christ, afin que les hommes, encore peu instruits et éclairés sur la per- sonne de son Fils, ne s’éloignassent de la vér ité, en s’attachant trop fortement et trop gross ièrement à elle, ce qui apparemment serait arrivé si elle avait été connue, à cause des charmes admirables que le TrèsHaut avait mis en son extérieur (VD 49) (…)

Mais dans le second avènement du Christ, Marie doit être connue et révélée par le Saint-Esprit afin de faire par elle connaître, aimer et servir Jésus-Christ, les raisons qui ont porté le Saint-Esprit à cacher son Épouse pendant sa vie, et à ne la révéler que bien peu depuis la prédication de l’Évangile, ne subsistant plus (VD 49) ».

Ainsi, puisque c’est Marie qui nous a donné Jésus, à l’Annonciation, à Noël, à Cana, il convient que ce soit encore elle qui le fasse advenir lors de Son second Avènem ent: « Si donc, comme il est certain, la con naissance et le règne de Jésus-Christ arriv ent dans le monde, ce ne sera qu’une suite nécessaire de la connaissance et du règne de la Très Sainte Vierge Marie, qui l’a mis au monde la première fois et le fera éclater la seconde » (VD 50).

« Dieu veut donc révéler et découvrir Ma- rie, le chef-d’œuvre de ses mains, dans ces derniers temps (VD 50) ».

Lorsque Montfort parle du second avè nement du Christ, il écrit que « Dieu ayant voulu commencer et achever ses plus grands ouvrages par la Très Sainte Vierge

Marie depuis qu’il l’a formée, il est à croire qu’il ne changera point de conduite dans les siècles des siècles, car il est Dieu et ne change point en ses sentiments ni en sa conduite ».

« Tôt ou tard la très Sainte Vierge aura plus d’enfants, de serviteurs et d’esclaves d’amour que jamais, et, par ce moyen, Jésus-Christ, mon cher maître, régnera dans les cœurs plus que jamais (VD 113) ».

«Comme c’est par Marie que Dieu est venu au monde pour la première fois, dans l’humi liation et l’anéantissement, ne pourrait-on pas dire aussi que c’est par Marie que Dieu vien dra une seconde fois, comme toute l’Église l’at tend, pour régner partout et pour juger les viv ants et les morts ? Savoir comment cela se fera et quand cela se fera, qui le sait? Mais je sais bien que Dieu, dont les pensées sont plus éloi gnées des nôtres que le ciel l’est de la terre (Is 55, 8-9), viendra dans un temps et de la man ière la moins attendue des hommes, même les plus savants et les plus intelligents dans l’Écri ture Sainte qui est fort obscure sur ce sujet.

L’on doit croire encore que sur la fin des temps, et peut-être plus tôt qu’on ne le pense, Dieu suscitera de grands hommes remplis du Saint-Esprit et de celui de Marie, pour lesquels cette divine

Souveraine fera de grandes merveilles dans le monde, pour détruire le péché et établir le règne de Jésus-Christ, son Fils, sur celui du monde corr ompu; et c’est par le moyen de cette dévotion à la Très Sainte Vierge, que je ne fais que tracer et amoindrir par ma faib lesse, que ces saints personnages viendront à bout de tout… (S.M. 59) ».

Heureuse et mille fois heureuse est l’âme, ici-bas,

à qui le Saint-Esprit révèle le secret de Marie pour le connaître, et à qui il ouvre ce jardin clos pour y rentrer, cette fontaine scellée pour y puiser et boire à longs traits les eaux vives de la grâce! Cette âme ne trouvera que Dieu seul, sans créature, dans cette aimable créature, mais Dieu, en même temps, infiniment saint et relevé, infiniment condescendant

et proportionné à sa faiblesse. Puisque Dieu est partout, on peut le trouver partout… mais il n’y a point de lieu où la créature puisse le trouver plus proche d’elle et plus proportionné à sa faiblesse qu’en Marie, puisque c’est pour cet effet qu’il y est descendu. Partout ailleurs, il est le pain des forts

et des anges, mais en Marie, il est le pain des enfants.

Le secret de Marie 20

… Les plus grands saints, les âmes les plus ri ches en grâce et en vertus, seront les plus assi dus à prier la très Sainte Vierge et à l’avoir tou jours présente comme leur parfait modèle pour l’imiter et leur aide puissante pour les secourir.

… Mais qui seront ces serviteurs, esclaves et enf ants de Marie?

Ce seront des apôtres véritables des derniers temps à qui le Seigneur des vertus donnera la parole et la force pour opérer des merveilles…

… et ils ne laisseront après eux, dans les lieux où ils auront prêché, que l’or de la charité qui est l’accomplissement de toute la loi.

…Voilà de grands hommes qui viendront… Mais quand et comment cela se fera-t-il ? Dieu seul le sait.

C’est à nous de nous taire, de prier, soupirer

et attendre…

Vraie Dévotion 50 à 59