e.fricoteauxEdmond Fricoteaux est le fondateur de la ConfrĂ©rie Notre-Dame de France, Ă  l’origine du mouvement de prière des Vierges pèlerines, qui s’est dĂ©veloppĂ© dans 120 pays du monde, du Puy-en-Velay (8 septembre 1995) Ă  la nuit de prière du 2.000° NoĂ«l de BethlĂ©em (24 dĂ©cembre 1999), et qui a suscitĂ© ensuite la naissance du projet “Marie de Nazareth”.

Notaire à Saint-Denis, Edmond était rempli d’un grand amour de Dieu et d’un zèle contagieux pour la Vierge Marie depuis sa conversion radicale.

En Avril 1984, Edmond Fricoteaux se rend pour la première fois de sa vie Ă  Rome avec son Ă©pouse Ă  l’occasion d’un JubilĂ© rĂ©unissant durant une semaine plusieurs dizaines de milliers de jeunes venus du monde entier. Ils accompagnent un groupe de jeunes filles, Ă©lèves de troisième.

Alors qu’il n’était Ă  Rome que pour accompagner son Ă©pouse, assez indiffĂ©rent Ă  l’évĂ©nement, quelques mots d’une homĂ©lie du Cardinal Gantin dans la basilique Sainte Marie Majeure lui transpercent le cĹ“ur, et il se prĂ©cipite en confession d’oĂą il ressort “assoiffĂ© de Dieu”.

De retour chez lui, il dĂ©vore plusieurs vies de saints, puis deux livres qui auront raison de ses dernières hĂ©sitations : “Le père Lamy, prĂŞtre et mystique” et “Le secret de Marie” de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort qu’il trouve d’abord “inconsommable” et “incomprĂ©hensible”.

Mais il va prier souvent sur la tombe du Père Lamy, Ă  La Courneuve, oĂą sa profession le conduit, en lui demandant avec ferveur de faire naĂ®tre en son cĹ“ur “un amour immodĂ©rĂ©” pour la sainte Vierge. Vite exaucĂ©, il se trouve subitement “inondĂ© d’amour” pour l’ImmaculĂ©e, et “le Secret de Marie” devient soudain une lecture merveilleuse.

Entrant profondément dans la spiritualité de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, il sera dès lors un infatigable évangélisateur, qui n’hésite pas à parler de Dieu avec tous les visiteurs de son étude, et il en touche plusieurs centaines qui accepteront de le suivre dans les nombreux pèlerinages qu’il organise au pied de la Vierge Marie.

Après sa conversion, Edmond Fricoteaux, a l’idĂ©e de remercier en faisant Ă  son tour un cadeau Ă  la Vierge. Il lui semble que Dieu a un projet, qui revient sans cesse dans sa prière : une statue monumentale Ă  la gloire de sa Mère Ă  Ă©difier sur le bord d’un grand axe routier.

La Providence le place dans un avion Ă  cĂ´tĂ© du Père RenĂ© Laurentin, qui l’encourage : “Il vous faut l’accord de l’Ă©vĂŞque du lieu, le soutien d’une congrĂ©gation religieuse et -très important- la Vierge devra prĂ©senter l’Enfant.” L’Ă©vĂŞque sera celui du diocèse de Pontoise. La CongrĂ©gation sera celle des Serviteurs de JĂ©sus et de Marie, crĂ©Ă©e par le Père Lamy Ă  Ourscamps, dans l’Oise. Reste la statue !

Edmond l’imagine avec 12 Ă©toiles comme Ă  la Rue du Bac, de 7 mètres de haut pour qu’elle soit bien visible ; il contacte des sculpteurs, fait faire des devis, quand Antoine Legrand, sollicitĂ© par erreur, le surprend : “La statue existe dĂ©jĂ  ! Elle s’appelle Notre-Dame de France.” Edmond, incrĂ©dule, apprend qu’elle couronnait le Pavillon Pontifical de l’Exposition universelle de Paris en 1937, qu’elle a Ă©tĂ© conservĂ©e un an pour le 300° anniversaire du vĹ“u de Louis XIII, qu’elle fait exactement 7 mètres, et qu’elle porte l’Enfant haut dans ses bras, entourĂ©e par une couronne de 12 Ă©toiles !

Le journal :”La Croix “du 2 novembre 1938 rapporte le vĹ“u Ă©tonnant du Cardinal Verdier, archevĂŞque de Paris “que la statue lumineuse, que “Notre-Dame de France”, qui a si magnifiquement couronnĂ© le Pavillon Pontifical devenu Pavillon Marial ne disparaisse pas, mais qu’elle soit Ă©rigĂ©e sur une colline proche de Paris… pour faire pendant au SacrĂ©-CĹ“ur de Montmartre !”.

Une souscription fut immédiatement lancée puis arrêtée par la guerre en 1939, et enfin oubliée à la mort du Cardinal en 1945. Edmond partit à la recherche de la statue qu’il parvint à retrouver et à sortir, après bien des péripéties, des sous-sols de la mairie communiste d’Amiens.

Il put la rĂ©parer, grâce Ă  2 000 heures de travail d’un maĂ®tre serrurier, et enfin l’installer, au terme d’une aventure toujours Ă©tonnante et providentielle, Ă  Baillet-en France, Ă  18 km au nord de Paris, en rassemblant en quelques mois, Ă  partir de rien, 52.000 personnes, 25.000 souscripteurs, 7 Ă©vĂŞques, le Nonce et le Cardinal Lustiger pour une bĂ©nĂ©diction de la statue, qui se fera le 15 octobre 1988, 50 ans presque jour pour jour après le voeu du Cardinal Verdier. Une fois la statue Notre-Dame de France installĂ©e, Edmond Fricoteaux pense pouvoir reprendre ses activitĂ©s habituelles : “mission accomplie !”.

Mais, un jeune homme de Douai lui Ă©crit qu’il a fait un rĂŞve très fort oĂą il voyait Notre-Dame de France et Ă  ses pieds une foule immense avec des statues venues de toute la France. Quelques mois après, M. Flichy et trois personnes, qui prient le matin Ă  la messe au Carmel de Lisieux, viennent voir Edmond avec l’intuition que de nombreuses statues venues de toute la France pourraient ĂŞtre pèlerines, de village en village, pour proposer partout des veillĂ©es autour de JĂ©sus et Marie. C’est ainsi qu’Edmond conçoit, peu Ă  peu, le projet des Vierges pèlerines, qui se concrĂ©tise quand le Saint-Père Jean-Paul II demande que le JubilĂ© de l’an 2.000 soit prĂ©parĂ© dans la prière, avec Marie, comme dans un “nouvel Avent”. Tous les Ă©vĂŞques de France sont alors sollicitĂ©s et 30 acceptent de donner leurs conseils.

Le prĂ©sident de la ConfĂ©rence des Ă©vĂŞques dĂ©finit que ce sera une initiative de laĂŻcs, encouragĂ©e par sept Ă©vĂŞques, responsables de grands sanctuaires marials. Monseigneur Duval, prĂ©sident de la confĂ©rence Ă©piscopale Française, a conclu: “On n’arrĂŞte pas une prière”, et son successeur, Monseigneur BillĂ©, a conclu de mĂŞme au seuil du nouveau dĂ©part des Vierges dans le monde entier.

Comme toute initiative prophĂ©tique, celle-ci a eu son lot d’Ă©preuves, assumĂ©es avec patience et persĂ©vĂ©rance, mais aussi son lot de grâces : un centuple de croix, mais aussi de joies et de fruits. Les bĂ©nĂ©voles se sont multipliĂ©s pour conduire les 108 “mamamobiles” blanches.

L’accueil inopinĂ© de municipalitĂ©s a pu surprendre en des lieux oĂą les Ă©glises se fermaient : cette marĂ©e de prières a Ă©tĂ© accompagnĂ©e de conversions, guĂ©risons et fioretti. La visite de Notre dame Ă  tous les villages de France, de septembre 1995 Ă  septembre 1996 s’est Ă©largie ensuite, toujours selon le projet de Jean Paul II Ă  la dimension du monde entier.

Le 8 dĂ©cembre 1996, les 250 statues et icĂ´nes destinĂ©es Ă  prendre les routes du monde entier, avec celles qu’y ajoutera chaque pays, selon les traditions locales, ont Ă©tĂ© bĂ©nies par le Pape sur la place Saint Pierre. Le projet Ă©tant largement Ĺ“cumĂ©nique, Maitre Fricoteaux, Olivier Bonnassies et plusieurs dizaines d’amis des “Vierges pèlerines” se sont rendus le 14 dĂ©cembre 1996 Ă  Istanbul, au Phanar, chez le Patriarche Ĺ’cumĂ©nique BartholomĂ©os I er avec deux icĂ´nes peintes en Grèce selon l’antique tradition de l’Orient.

Saint Louis Grignon de Montfort n’a t-il pas prophĂ©tisĂ© que Marie est appelĂ©e Ă  un avenir merveilleux et insoupçonnĂ© et qu’elle sera la Vierge des derniers temps ?

Abbé Laurentin Edmond confie alors à quelques amis le soin de mettre en place des équipes de responsables qui se mobilisent dans tous les départements, et le 8 septembre 1995, Mgr Brincard, évêque du Puy-en-Velay, bénit les 108 statues et icônes qui partent pour proposer 40.000 veillées de prières pendant un an dans toute la France.

Après un pèlerinage mémorable organisé par Edmond pour marquer la venue du Saint-Père Jean-Paul II à Reims en 1996, 250 Vierges pèlerines sont bénies à Rome, puis à Constantinople (Istanbul) et le mouvement va se développer pendant 4 ans jusqu’au grand Jubilé, dans 120 pays du monde, jusqu’à la grande nuit de prière de Bethléem, dont il rêvait depuis longtemps, pour marquer le 2.000° Noël, le 24 décembre 1999, dans le champ des bergers.

Au total, ce seront, grâce Ă  lui, plus de 10.000 statues et icĂ´nes qui seront finalement envoyĂ©es dans le monde, et le projet “Marie de Nazareth”, qui se dĂ©veloppe activement actuellement, verra le jour, après BethlĂ©em, comme un fruit des Vierges pèlerines.

Il est dĂ©cĂ©dĂ© le 5 novembre 2017, d’un arrĂŞt du cĹ“ur, alors qu’il Ă©tait en vacances en Guadeloupe avec presque tous ses enfants et de nombreux petits enfants. Il avait 70 ans.