19- Corrèze : ND de Port du Salut

 

La statue est une des plus vénérée du département, la tradition veut qu’un maçon du pays, Pierre Dulaurent, parti faire fortune en Espagne l’ait trouvé dans une étable où il travaillait. Comme il désirait la ramener chez lui et lui offrir un sort plus digne d’elle, il consulta son confesseur qui approuva son projet et il se mit en route vers la France. Arrivé au bord de la Corréze, il posa la statue au pieds d’une croix mais elle se transporta d’elle même sur le rocher qui borde la rive.

 

 

Si aujourd’hui l’abbaye du Port-du-Salut respire la tranquillité, il n’en a pas été toujours ainsi. Depuis trés longtemps le gué fut trés fréquenté. C’était aussi un lieu sacré comme en témoignent les ruines d’un dolmen au-dessus du monastère.
A l’époque gauloise c’était un noeud routier trés important, protégé naturellement sur ses flancs par deux rivières.

Plusieurs ruines gallo-romaines puis mérovingiennes : remparts, thermes en témoignent du rôle stratégique de cette place servant de frontière entre la Bretagne et le domaine des Francs.
La vie monastique a existé à Entrammes dès le IX° siècle dans deux monastères d’hommes et de femmes. Au niveau du gué lui-même, la rivère formait une petite plage où abordaient les barques qui prit le nom de Port-Ringeard. Au XIII° siècle le seigneur du lieu, Thibault de Mathefelon construisit une petite église dédiée à la Vierge Marie et à saint Nicolas, qui est toujours notre église. En 1233 le lieu fut confié à des Chanoines réguliers et un prieuré fut construit, qui existe encore, enserré dans les bâtiments plus récents de l’actuel monastère. En 1707 le prieuré, passé en commande, fut agrégé à l’ordre réformé des Chanoines réguliers de Sainte-Geneviève (Génovéfains).
Le 10 mai 1790 les chanoines furent expulsés et durent quitter les lieux, non sans avoir fait de larges aumônes. Les terres furent vendues et les bâtiments abandonnés jusqu’à leur reprise en 1815 par les cisterciens.
Lorsque la révolution abolit les voeux monastiques et supprima les ordres religieux, plusieurs moines et moniales, avec à leur tête Dom Augustin de Lestrange, maître des novices de la Trappe, préférèrent l’exil pour rester fidèles à leur vie religieuse. Il se réfugia d’abord en Suisse à la Valsainte, y fondant une communauté vivant de façon très rigoureuse. La Valsainte fonda plusieurs monastères, dont celui de Darfeld en Allemagne.

Après la chute de Napoléon on commence à penser au rétablissement des moines en France. Le port-Ringeard sera le premier site français à recevoir une communauté. Dès 1814 un moine de Darfeld, ancien moine de Morimond (près de Langres) reçoit de Louis XVIII l’autorisation de fonder un monastère trappiste. A Darfeld le monastère avait accueilli un habitant de Laval qui avait lui aussi dû fuir la Révolution, Jean-Baptiste le Clerc de la Roussière. Revenu en France après la tourmente, il fit l’acquisition du prieuré de Port-Ringeard et l’offrit à Dom Bernard de Girmont, envoyé pour refonder un monastère de trappistes, le premier monastère à revivre en France.

http://www.portdusalut.com